Le Château Cantenac Brown est riche d’une grande histoire dont un des célèbres protagonistes n’est autre que John Lewis Brown. Peintre, John Lewis Brown est un véritable témoin du 19e siècle et lègue un héritage conséquent au domaine. Personnage talentueux et emblématique, il est particulièrement intégré dans la société artistique et aristocratique de l’époque. On compte ainsi des correspondances avec Manet, Degas, ou encore Pissaro. Alors que la guerre marque un tournant dans son œuvre, cette dernière est d’une importante diversité que nous vous invitons à découvrir.
John Lewis Brown : peintre du 19e siècle
John Lewis Brown nait le 16 aout 1829 à Bordeaux. La passion pour la peinture arrive très vite pour lui qui excelle en la matière. Ainsi, dès l’âge de 12 ans, il intègre les beaux-arts de Paris et accumule des réalisations impressionnantes. Toutefois, le retour de la République en 1848 et les difficultés financières que connait la famille Brown lui imposent de devoir ne plus se reposer que sur lui-même. Il reçoit ainsi, en 1852 sa première commande : la copie d’un Rembrandt du musée de Copenhague.
Au cours de sa vie d’artiste, John Lewis Brown voyagea en Europe, notamment au Danemark et en Italie. Il vécut, bien sûr à Bordeaux, aux racines de la famille, entre 1854 et 1859.
Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, il est officier de l’armée impériale et rattaché à l’Etat Major du duc de Magenta : le futur président Mac-Mahon. Il entre alors dans Paris à ses côtés, juste après le massacre des parisiens par les prussiens.
John Lewis Brown continue son œuvre sur laquelle l’empreinte de la guerre et de ses traumatismes est omniprésente. Le peintre est fait chevalier de la légion d’honneur lors de l’exposition universelle de 1878 à Paris. Il décède à Paris en novembre 1890.
Le tournant de la guerre dans la vie de John Lewis Brown
La guerre de 1870 marque un tournant dans la vie de John Lewis Brown qui se traduit dans son œuvre. Il fut particulièrement marqué par cette guerre et par la vision des batailles. À la suite du conflit, de nombreuses toiles représentent des batailles. En effet, dans l’Etat Major du maréchal Mac-Mahon, il assista notamment à la bataille de Reichshoffen et à l’entrée dans la ville de Paris. John Lewis Brown ne sortit pas indemne de ces expériences. Si reprendre les pinceaux est une tâche difficile pour lui au sortir de la guerre, il trouve également dans l’art une manière d’exprimer ce qu’il a vécu. Le thème militaire surgit alors avec plusieurs œuvres majeures de cette époque dont :
- Journée du 6 août, Reichshoffen.
- La nouvelle de la défaite de Wissembourg arrive à Haguenau
- Avant-postes du IVe Corps de l’Armée du Rhin
- Episode de la bataille de Froeschwiller
- Trompette de Reichshoffen
- Combat de cavaliers (lithographie).
Œuvres et influences de John Lewis Brown
Pour bien comprendre John Lewis Brown, il est nécessaire de plonger dans son univers et de saisir les thèmes qui l’ont inspiré. Par ailleurs, pleinement intégré dans son époque, le peintre lègue une influence certaine sur les arts au travers de ses interactions avec de nombreux artistes.
Les thèmes d’inspiration de John Lewis Brown
L’œuvre de John Lewis Brown se décline autour des thèmes qui ont marqué sa vie. Parmi ces derniers, on retrouve deux grand thèmes majeurs : l’équitation et la guerre.
En premier lieu, l’équitation est un domaine de prédilection pour le peintre. Dans sa jeunesse, il suit un cursus de 2 ans à l’Ecole des Haras du Pin où il étudie l’équitation et les chevaux. Sa mémoire en restera gravé et ce thème servira de fil rouge à son œuvre.
Les équidés n’eurent de cesse d’accompagner le peintre dans son œuvre. À ce titre, Léonce Bénédite affirma en 1903, dans la revue de l’art ancien et moderne : « Dire que chez lui l’homme ne fut souvent que le prétexte du cheval pourrait paraître une malice« . Quelques années auparavant, en 1885, John Lewis Brown commenta également cet aspect de son œuvre en déclarant dans la presse : « On insinue que peindre le cheval est la ressource des peintres médiocres. Je crois au contraire qu’il y faut beaucoup de métier et infiniment d’équitation. Jamais les bêtes n’eurent autant de physionomie, pauvres lourdauds des rues qui s’en vont traînant des fiacres et des cochers ou délicats triomphateurs des solennités du turf…«
Par ailleurs, la guerre de 1870 fut un épisode marquant pour le peintre. À la suite de celle-ci, on note le développement des sujets militaires au sein de son œuvre : une manière pour lui d’extérioriser et de transmettre son vécu. En outre, il convient de souligner que, même au sein de ces sujets militaires, le thème du cheval revient. C’est le cas, par exemple, dans le dessin ci-dessous datant de 1887.
En 1953, le Musée des Beaux Arts de Bordeaux consacre une exposition à l’œuvre de John Lewis Brown. Celle-ci rejoint alors la postérité et continue de rayonner dans nos mémoires.
Correspondances et influences
Les principaux modèles et sources d’inspirations de John Lewis Brown auront été les peintres Georges Morland, pour qui les scènes animalières sont un thème récurrent, Claude Joseph Vernet, célèbre pour ses marines, Antoine-Jean Gros, dont les tableaux de batailles sont une référence, ou encore Théodore Géricault dont le Radeau de la Méduse est l’œuvre la plus connue.
Enfin, John Lewis Brown était très intégré dans le cercle et les correspondances des peintres de son époque : Manet, Degas, Isabey, Pissaro, Sisley. Son influence et ses échanges dans le milieu artistique de l’époque nous parviennent encore aujourd’hui. John Lewis Brown marqua le paysage artistique du 19e siècle et, par la même occasion, l’histoire du Château Cantenac Brown.