Le 23 avril 2024, a eu lieu l’inauguration du nouveau chai du Château Cantenac Brown. À cette occasion, Tristan LE LOUS, propriétaire du domaine, revient sur ce projet novateur et écoresponsable, profondément ancré dans les valeurs familiales et le respect du terroir.
Pouvez-vous nous parler de ce lieu et de ce qu’il représente pour vous ?
J’ai été ravi d’accueillir nos convives sous cette magnifique voute dans notre nouveau chai. Ici, nous étions entourés de ce que nous avons de plus précieux : les barriques dans lesquelles est élevé notre millésime 2023, le premier à avoir été vinifié dans ce nouvel outil.
Toute ma vie, je garderai un souvenir ému de ma première visite ici à Cantenac Brown. C’était il y a trois ans. J’avais convaincu mes deux frères de se lancer dans cette aventure. Le vin, c’est avant tout une passion. Mais compte tenu de la taille de cet investissement je dois avouer que j’avais peur malgré tout, avais-je fais une erreur ?
Comment s’est passée cette première visite ?
Je suis donc arrivé au petit matin à Cantenac Brown avec ces émotions fortes mélangées dans la tête, entre excitation et appréhension. J’arrive de Margaux en voiture et je vois d’abord la mer de vignes du plateau de Cantenac, puis ce château Tudor incroyable qui se détache du paysage. C’était un matin où il y avait le voile de la mariée : vous savez, cette petite brume qui apparaît au petit jour après une nuit froide. Je m’en souviendrai toujours. J’ai alors eu la conviction que nous avions fait le bon choix.
Et vos frères, partagent-ils votre conviction aujourd’hui ?
J’espère que mes frères en sont désormais aussi convaincus !
Vous avez également mentionné que le vin est une affaire de rencontres. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’une de ces rencontres ?
Oui, celle avec José a été déterminante pour moi. José SANFINS est arrivé à Cantenac Brown en 1989 en tant que stagiaire. Il a Cantenac Brown chevillé au corps avec désormais plus de 30 merveilleux millésimes à son actif. Il a fait de Cantenac Brown le vin que nous apprécions entre chair et tension : charnel et velouté avec une note finale tendue.
Ce nouvel outil, ce chai, semble être le fruit d’un travail intense. Pouvez-vous nous parler de cette conception ?
Tout ce travail, toute cette exigence pendant tant d’année, cela méritait un nouvel outil.
Pour ce projet je n’ai pas souhaité faire de concours d’architecte. Je suis allé voir directement Philippe Madec, sans hésitation, parce que c’est un architecte pionnier en écoresponsabilité, parce que j’adore les bâtiments qu’il a conçu et parce que j’adhère complètement à sa philosophie, celle d’une frugalité heureuse en architecture.
J’ai demandé à Philippe Madec s’il était possible au XXIème de construire 6000m2 sans ciment, matériaux qui détruit la planète. Il a relevé le défi puisque nous avons conçu ici un chai entièrement en bois brut et en terre crue, matériaux naturels.
C’est impressionnant ! Pouvez-vous nous donner plus de détails sur les matériaux utilisés ?
Vous voyez autour de vous des murs réalisés en briques de terre compressées. Ils ont été doublés à l’extérieur par des murs en pisé, c’est-à-dire en terre pilée dont nous avons teinté trois strates de compression en hommage au vin. Les murs en terre naturelle de ce chai font donc au total 1M d’épaisseur. C’est dire si l’inertie thermique est forte ! La terre est par ailleurs le seul matériau de construction qui régule naturellement l’humidité ambiante. Ces barriques que vous voyez sont donc conservées dans des conditions optimales de température et d’humidité naturellement, sans climatisation.
« J’ai voulu placer l’homme au cœur du projet architectural »
Pouvez-vous nous parler des caractéristiques techniques de ce nouveau chai ?
José a voulu avec ce chai un outil full option. Le meilleur de la technique est rassemblé ici avec 4 cuvons ascenseurs permettant une vinification entièrement gravitaire. Nous sommes passé pour la vinification de 30 à 70 cuves pour un assemblage encore plus précis.
Vous avez mentionné des moments de complicité avec votre père. Comment cela s’intègre-t-il dans votre travail au domaine ?
Dans nos vies actives les moments de complicité que nous pouvons avoir avec mon père, présent lors de l’inauguration, sont précieux. L’assemblage est bien entendu un des moments fort dans la vie du domaine et nous venons, mon père et moi, tous les ans y assister en compagnie de José et de notre œnologue Eric Boissenot. Et quelle n’a pas été notre fierté lorsqu’Eric Boissenot nous a indiqué que le premier vin dans ce nouvel outil présentait une puissance aromatique exceptionnelle avec des tanins plu fondus ! Nous faisions déjà à Cantenac Brown des vins veloutés. Désormais nous allons faire de la dentelle.
Y a-t-il des points particuliers que vous souhaitez souligner ?
Oui, je voudrais simplement préciser qu’ici, j’ai voulu placer l’homme au cœur du projet architectural. Les vendangeurs sont désormais abrités des canicules de plus en plus fréquentes par la plus grande halle de vendange construite à ce jour à Bordeaux. La lumière naturelle est présente en abondance sur toute la profondeur du cuvier grâce à un minutieux travail de plissé et de débord de toiture. Le chai et le cuvier sont disposés de plein pied selon un plan compact pour favoriser le travail des vignerons à toutes les étapes de la vinification.
Que représente pour vous cet espace et son architecture ?
J’ai rêvé de beauté pour Cantenac Brown. J’aime cette voute qui nous abritait lors du dîner. Le chai à barrique, vous le savez, c’est l’espace du temps long dans l’élevage des vins. Le temps est comme suspendu dans cet espace et le silence ambiant a été la plus grande surprise de l’équipe pour la première utilisation de ce nouvel outil. On entre désormais dans le chai de Cantenac Brown comme dans un temple.
Comment avez-vous ressenti l’ambiance lors de l’inauguration du chai de Cantenac Brown? Et que souhaitez-vous ajouter ?
Cela a été un plaisir de recevoir nos clients ici ! Le chai avait des allures de fête, je dirai même de fête aux accents écossais puisque nous avons rendu hommage à notre fondateur John Lewis Brown qui a voulu avec ce château Tudor, son morceau d’Ecosse ici à Margaux. Les clins d’œil à l’Ecosse ont été nombreux.
Service de presse : MCG Communication
Marie-Catherine Gault
mcg@mcg-communication.fr – 01 41 10 49 49
Contact Château Cantenac Brown
José Sanfins – jsanfins@cantenacbrown.com
Pauline Fradin – pfradin@cantenacbrown.com